Dans l'atelier de... est l'occasion de faire plus ample connaissance avec un·e auteur·ice. Aujourd'hui, nous allons à la rencontre de Faustine Noguès, autrice de théâtre et metteuse en scène. Elle était notre invitée dans le cadre du festival Hors Limites, lors d'une rencontre animée par le comité ado de la médiathèque. (Re)découvrez ici son univers !
Comment êtes-vous devenue autrice ?
Dans l’enfance, je me plaisais déjà à écrire des histoires. J’ai donc toujours eu un rapport assez naturel à l’écriture. Quand j’avais 22 ans, j’ai participé à quelques ateliers d’écriture et c’était la première fois que je lisais à d’autres ce que j’écrivais. Je me suis rendu compte que mes productions pouvaient être partagées et ça a été une étape importante dans le passage d’une écriture intime, pour soi, à une écriture pour les autres. À 24 ans, j’ai écrit ma première pièce de théâtre, Surprise parti, je l’ai envoyée a de nombreux comités de lecture, elle a fait l’objet de sélections et de prix ce qui m’a offert une sorte de validation institutionnelle de mon statut d’autrice.
Pourquoi avez-vous fait le choix de vous adresser au jeune public ?
Quand j’étais adolescente, j’avais un rêve : entrer dans la tête des autres pour voir si c’était comme dans la mienne, et vérifier que j’étais bien « normale ». Je me sentais assaillie par des flots de pensées et je me demandais si les autres connaissaient aussi ce débordement invisible. Devenue adulte, j’ai compris que je n’étais pas seule. L’écriture jeune public est donc venue à moi pour partager mon expérience d’adultes avec des enfants et adolescents qui se poseraient les mêmes questions que moi à l’époque.
Y a-t-il un livre ou un film qui vous a marquée lorsque vous étiez enfant ?
Comme beaucoup de gens nés au tout début des années 90, j’ai dévoré les Harry Potter en attendant impatiemment la sortie de chaque tome.
Avez-vous un auteur/artiste de référence ?
Je citerai une autre autrice dramatique dont j’admire beaucoup le travail : Gwendoline Soublin.
Quelles sont vos sources d'inspiration ?
Pour chaque nouvelle pièce que j’écris, je me nourris beaucoup d’écrits philosophiques, sociologiques, d’essais. Puis je mélange tout ça et j’en ressors une pure fiction.
Comment naissent et se développent vos projets ?
Il y a deux cas de figure. Soit je réponds à des commandes de texte et ce n’est pas moi qui initie le projet. Il me faut alors entrer en dialogue avec le commanditaire pour comprendre sa nécessité et me l’approprier. Soit j’écris des pièces de théâtre dans l’idée de les monter avec ma compagnie ensuite. Dans ce cas, je pars souvent de quelque chose que j’ai entendu ou vu et qui ne m’a pas laissée indifférente. Si cette chose continue de tourner dans ma tête pendant plusieurs mois, elle donne en général naissance à un spectacle ensuite.
Un souhait à réaliser et/ou une envie de collaboration ?
Je suis en train de créer mon troisième spectacle en tant que metteuse en scène et j’ai réuni sur ces trois projets une équipe de collaborateurs et collaboratrices qui me stimulent et m’inspirent beaucoup. J’ai donc plutôt envie de creuser ces échanges, de pousser le dialogue de plus en plus loin.
Pouvez-vous nous dire un mot de vos projets en cours ?
Je suis actuellement en train de monter un spectacle qui s’appelle Les Essentielles, et qui raconte une grève surprenante dans un abattoir de bovins. Le spectacle sera créé à l’automne 2024. Je travaille également sur un projet de roman : Autobiographie de Madie Bergson.
On est un peu curieux, acceptez-vous de nous montrer votre bureau ? Une petite photo ?
Au-dessus de mon bureau, j’accroche des images d’inspiration en lien avec le projet sur lequel je suis en train d’écrire. Ici j’écrivais un texte intitulé Sillages.