Dans l'atelier de... est l'occasion de faire plus ample connaissance avec un.e auteur.e. Aujourd'hui, nous allons à la rencontre de Sandrine Caillis.

Comment êtes-vous devenue autrice ?

J’ai un ami auteur de littérature jeunesse qui m’a lancé un défi. Et j’y ai répondu. Premier essai, essai transformé !

Pourquoi avez-vous fait le choix de vous adresser au jeune public ?

Je suis restée une fervente lectrice de littérature jeunesse. C’est un laboratoire d’écriture que je trouve passionnant, avec encore tout un tas de choses à essayer. Et l’adolescence comme sujet est un champ d’exploration infinie.

Y-a-t-il un livre qui vous a marqué lorsque vous étiez enfant ?

Enfant, j’étais fascinée par les albums de Tomi Ungerer. Principalement La grosse bête de monsieur Racine et Papaski.

Avez-vous un auteur de référence ? 

J’aime lire les livres d’auteurs et d’autrices très différents les uns des autres. La littérature américaine actuelle me parle de manière générale. Ron Rash, Louise Erdrich, David Vann et dans un autre genre Philip Roth bien-sûr. J’ai été bouleversée par My absolute darling de Gabriel Tallent, comme je l’avais été il y a un moment déjà par Wisconsin de Mary Relindes Ellis. C’est une littérature puissante, qui n’évacue jamais la violence. Je lis de la littérature classique aussi, du 19ème siècle principalement. Tolstoï, Maupassant, Eça de Queiros par exemple. Pour ce qui concerne la littérature jeunesse, j’adore certains livres récents déjà devenus classiques, comme Le journal d’Aurore, ou Tobie Lolness et surtout Quatre sœurs de Malika Ferdjoukh que j’aime par-dessus tout. J’essaie de suivre les sorties récentes mais il y en a une telle quantité… Dans ce que j’ai lu récemment, j’ai adoré Jeanne, Dieu, le diable et les autres d’Hervé Giraud ou encore Nous sommes l’étincelle de Vincent Villeminot que j’avais raté à sa sortie.

Quelles sont vos sources d'inspirations ?

Je suis enseignante. J’ai eu souvent l’occasion d’observer la socié

té des enfants, les forces en présence, la façon dont les choses s’organisent, les luttes de pouvoir déjà très présentes, et les grandes émotions aussi. Et puis, je suis la mère de deux grandes filles qui sont maintenant de jeunes adultes, et que j’ai regardé grandir avec délectation et étonnement. Je les admire beaucoup.

Comment naissent et se développent vos projets ?

Je pars d’un personnage que j’ai envie de faire vivre, réagir, évoluer. C’est la psychologie de ce personnage qui prime pour moi. D’ailleurs j’ai parfois du mal à nourrir le récit avec des péripéties. Je pourrais facilement écrire un roman uniquement introspectif. Ce serait très très très ennuyeux. Je me force à inscrire ce personnage dans une dynamique d’actions qui le définiraient. L’évolution de la construction du roman doit beaucoup au travail avec l’éditeur. J’ai la chance de travailler avec une éditrice formidable, très à l’écoute.

Un souhait à réaliser et/ ou une envie de collaboration ?

J’aimerais beaucoup collaborer avec un illustrateur ou une illustratrice pour écrire des albums.

 Pouvez-vous nous dire un mot de vos projets en cours ?

J’en ai plusieurs sur le feu. Le plus abouti est un roman destiné à un public adolescent. C’est l’histoire d’une jeune adulte qui revient sur des épisodes de son enfance qui l’ont façonnée de travers. Elle essaie de comprendre où ça a dérapé et pourquoi, pour trouver son chemin.

Il devrait sortir en 2022.

On est un peu curieux, acceptez –vous de nous montrer votre bureau ?  Une petite photo ?