Dans l'atelier de... est l'occasion de faire plus ample connaissance avec un.e auteur.e. Aujourd'hui, nous allons à la rencontre de Marie Colot.
Comment êtes-vous devenue auteure ?
Sans doute en dépassant une partie de mes peurs. J’ai toujours inventé des histoires et, pendant l’enfance, fabriqué des dizaines de livres, avec texte, illustrations, couverture et tout le toutim. En grandissant, j’ai perdu cette insouciance, cet audace et cette évidence à créer. C’est devenu plus compliqué, plus douloureux. J’avais une envie dévorante d’écrire, mais je le faisais finalement peu. J’écrivais surtout dans ma tête ou, pire encore, je rêvais d’écrire sans m’y atteler vraiment, tout ça parce que j’avais très peur de découvrir sur le papier un truc bien nul. Je préférais donc esquiver, fuir, remettre à plus tard ce qui m’était pourtant essentiel. Il m’a fallu du temps pour dépasser ces blocages, apprivoiser mes craintes. Les ateliers d’écriture, il y a une quinzaine d’années, m’ont vraiment aidée dans cette démarche. Aujourd’hui, je me débats toujours un peu avec ce magma de doutes, mais j’écris !
Pourquoi avez-vous fait le choix de vous adresser au jeune public ?
Je ne l’ai pas consciemment choisi. Les premiers textes que j’ai écrits et qui ont abouti s’adressaient à cette catégorie si vaste qu’est « la jeunesse ». Et ça continue à être le cas de manière complètement spontanée, sans doute parce que c’est une manière de garder vivantes la petite fille et l’ado que j’ai été.
Y-a-t-il un livre qui vous a marqué lorsque vous étiez enfant ?
Je garde un souvenir très précis et très fort de « Matilda » de Roald Dahl. Aujourd’hui, j’ai encore en mémoire certaines des images que j’avais en tête à l’époque de cette découverte si importante dans mon parcours de jeune lectrice.
Avez-vous un.e auteur.e de référence ?
Non, plutôt beaucoup de livres chéris. En jeunesse, « Je mourrai pas gibier », « Les larmes de l’assassin », « Milly Vodovic », « L’été de Garman », « Karl Ibou », « L’enfant racine », et tant d’autres.
Quelles sont vos sources d'inspirations ?
La vie, le monde, dans ce qu’ils ont de plus bouleversant : leur beauté, leur absurdité et leur fracas. Tout ce qui me bouscule me nourrit.
Comment naissent et se développent vos projets ?
Ils démarrent d’une émotion forte, d’une sensation ou d’une image qui vient me chercher et résonner en moi à un moment inattendu. Souvent, ensuite, ça revient, ça s’impose. Je ne peux plus faire sans. Je commence à en rêver au propre comme au figuré. J’ouvre un carnet. Je prends des notes, complètement en bazar et puis, petit à petit, ça s’éclaircit un peu, surtout quand la voix d’un personnage débarque et se met à papoter de plus en plus. Ensuite, cela peut prendre quelques semaines, des mois ou même des années. Quelle que soit la durée, chaque projet est liée à de grandes joies, de gros doutes, du découragement, de l’excitation, des larmes et des espoirs fous.
Un souhait à réaliser et/ ou une envie de collaboration ?
Plutôt plein dont pas mal que je n’oserai pas avouer ????
Plus sérieusement, j’ai de plus en plus envie de travailler en collaboration, que ce soit dans le cadre d’albums ou de textes plus longs. J’aime la solitude de l’écriture, mais rien ne remplace une joie commune de concevoir avec d’autres un projet, un livre à venir.
Pouvez-vous nous dire un mot de vos projets en cours ?
J’en ai plusieurs, car ces derniers temps, j’ai pas mal de difficultés à terminer mes textes ou à les retravailler avec enthousiasme. Dans l’immédiat, j’ai deux romans ados en chantier, une série de premières lectures à poursuivre et plusieurs textes pour albums à terminer. J’aime bien naviguer entre différents tons, formats et publics. Avec le temps, j’ai même compris que j’en avais besoin pour garder de l’élan.
On est un peu curieux, acceptez –vous de nous montrer votre bureau ? Une petite photo ?
Le jeu du portrait :
6 questions posées à Marie Colot :
« Que lisez-vous en ce moment ? » « Citez un endroit où vous aimez lire ? » « Quel est votre plus vieux souvenir de lecture ? » « Que lisiez-vous étant adolescent ? » « Avez vous un livre de chevet ? » « Quels sont vos auteurs préférés ?
Pour connaître les réponses de Marie Colot, rendez-vous sur le blog du comité ados de la Médiathèque en cliquant ici !